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Gallen-Kallela
Mythes et Nature
ISBN: 9789462302877
(HB - FR)
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En 2022, le musée Jacquemart-André met à l'honneur l'oeuvre du peintre finlandais Akseli Gallen-Kallela (1865-1931). A travers près de soixante-dix oeuvres issues de collections publiques et privées, comptant notamment des prêts exceptionnels du Musée Gallen-Kallela d'Espoo, ce catalogue d'exposition monographique se focalise sur un aspect dominant de son oeuvre et traversant l'ensemble de sa carrière : la question du paysage finlandais. Des nuages se reflètent, tantôt mats tantôt brillants, selon que la glace a fondu ou laisse une fine trace sur l'eau. Une neige cotonneuse invente des formes nouvelles. Soudain, un arbre transgresse l'horizontalité du paysage et souligne l'intense solitude qui règne dans cette contrée nordique. Gallen-Kallela a su dire la Finlande mieux que personne. Tournant le dos à la modernité urbaine, il a ancré son oeuvre dans une nature sauvage d'une beauté à couper le souffle, puisant son inspiration dans les saisons, les forêts et les innombrables lacs finlandais. Symphoniques, ses paysages vibrent de toute la puissance des éléments naturels. Symbolistes, ils semblent habités de forces ancestrales, mythologiques et sacrées.
Si des oeuvres de Gallen-Kalella avaient déjà été présentées lors d'expositions thématiques, centrées sur l'art finlandais ou l'art nordique, c'est la grande rétrospective que lui a consacrée le musée d'Orsay en 2012 qui a permis au public parisien de découvrir l'ensemble de sa carrière. Longtemps célébré pour ses peintures du mythe du Kalevala ou interprété à l'aune d'un discours national, son oeuvre est depuis exploré dans sa grande diversité, intégrant ses voyages en Afrique et au Nouveau Mexique. Apportant sa contribution à la diffusion de l'art finlandais hors de ses frontières, l'exposition et son catalogue au musée Jacquemart-André sont plus circonscrite mais s'attachent de manière plus approfondie à la question de la relation de l'homme à la nature, qui évolue au cours sa carrière. Ethnographique à ses débuts, elle se nourrit de la pensée ésotérique dans les années 1895 pour se montrer d'une amplitude inégalée au tournant du XXe siècle. Cette évolution s'accompagne d'un changement de style, du naturalisme au symbolisme. La construction de sa maison atelier Kalela en 1894, loin des villes et de la modernité, occupe une place centrale dans la définition artistique et conceptuelle du rôle de l'artiste dans la nature. Au sein de ce microcosme tourné tant vers l'extérieur que l'intérieur, Gallen-Kallela a réalisé son utopie artistique dont la portée s'exprime fortement dans son oeuvre.
Une évocation de Kalela constitue donc le pivot autour duquel s'articule le parcours thématique de cet ouvrage, entre naturalisme et symbolisme. La première partie est consacrée à une nature habitée par la paysannerie finlandaise avec des toiles imprégnées d'influences naturalistes et de l'enseignement qu'il reçoit à Paris dans les années 1880. Ensuite, l'attention est donnée à sa maison-atelier, qu'il conçoit lui-même et fait construire au coeur de la nature finlandaise, présente la diversité de media qu'explore l'artiste, des arts graphiques aux arts décoratifs. Une importante section est ensuite consacrée aux figures mythologiques du Kalevala. L'ouvrage enfin se penche sur des paysages sauvages évoquant une émotion sacrée, une nature habitée par une présence spirituelle. A travers certains motifs, le vocabulaire de reflets, de bruissements et de silence que développe Gallen-Kallela constitue l'identité du paysage finlandais depuis la fin du XIXe siècle.
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